(Extrait de l’article paru dans la revue Tempo Medical – 20ème édition du congrès Cardio consacré aux actualités en cardiologie pour les médecins généralistes)
A l’occasion de la 20ème édition du congrès Cardio consacré aux actualités en cardiologie pour les médecins généralistes, le professeur Ruben Casado (ULB, Erasme) a évoqué le rôle essentiel du médecin généraliste dans la prévention active des AVC par le dépistage de la fibrillation auriculaire (FA).
D’entrée de jeu, il plantait le décor : 1 personne sur quatre souffrira au cours de sa vie d’un épisode de FA, et ces patients courront 5 fois plus de risque de faire un AVC. C’est pourquoi le d.pistage de la FA constitue une démarche de santé publique particulièrement importante, il faut détecter les FA méconnues pour les prendre en charge !
Rappelons que la FA est entre 20 et 40% des cas asymptomatique, et que les symptômes quand ils sont présents, ne sont pas très spécifiques. On évoque des palpitations, des sensations de malaise, de fatigue, des présyncopes et syncopes, un découragement, etc. l’anamnèse visera donc a préciser les caractéristiques de ces symptômes et a éliminer les autres causes. Mais pour établir le diagnostic de FA, c’est l’ECG qui est essentiel : on ne peut pas identifier d’ondes P en cas de FA.
Aujourd’hui, il existe une panoplie d’outils digitaux et de logiciels destin.s au dépistage de la FA, au cabinet mais aussi par le patient lui-m.me via son smartphone…
Il ne devrait donc plus y avoir de frein a ce dépistage. Les guidelines de l’ESC recommandent un screening systématique chez tous les patients âgés de plus de 75 ans et chez les personnes a haut risque, un d.pistage opportuniste sera réalisé chez les patients a partir de 65 ans. “Les médecins généralistes référents ont donc un rôle essentiel à jouer dans la sélection des patients à tester et leur suivi. En effet, au delà du dépistage, une évaluation du risque thromboembolique et le contrôle fréquent de la FC est nécessaire” insistait le Pr Casado, qui présentait une campagne de dépistage mise en place auprès de médecins généralistes sensibilisés.
Comment traiter ?
Le traitement vise une série d’objectifs : soulager les symptômes, identifier et traiter la maladie cardiaque structurelle sous-jacente ainsi que les autres affections prédisposantes, prévenir les AVC et les événements thromboemboliques, améliorer la capacité fonctionnelle et la qualité de vie, tout en réduisant la morbidité et la mortalité associées, provenant les cardiomyopathies induites par des tachycardies et réduisant les visites en urgence et les hospitalisations liées a une FA ou a un flutter. On constate en pratique qu’un traitement anticoagulant est indiqué chez la grande majorité des patients, ce qui n’est pas le cas des antiarrythmiques.
“Mais la prise en charge recommandée pour ces patients est beaucoup plus large, elle fait appel à une démarche multidisciplinaire, incluant les médecins généralistes et spécialistes, le nursing, des kinés, des diététiciens, des psychologues, etc. pour permettre une véritable prise en charge globale de tous les facteurs de risque cardiovasculaires” continuait R. Casado. Le choix de l’anticoagulant sera quant lui fonction du profil du patient et de ses préférences.
En conclusion, le médecin généraliste traitant est en premières ligne pour organiser le dépistage de la FA chez ses patients afin de contribuer activement a la prévention des AVC. En outre, il fera partie intégrante de l’équipe multidisciplinaire qui prendre en charge tous les facteurs de risque cardiovasculaire.