Cœur à l’état normal
Le cœur est un muscle qui pompe le sang dans le corps. Il est formé de quatre cavités. Les deux cavités supérieures sont appelées « oreillettes ». Les deux cavités inférieures sont appelées « ventricules ». Le cœur est divisé en deux parties, cœur droit avec l’oreillette droite et ventricule droit et cœur gauche, avec une oreillette et ventricule gauche.
Les oreillettes reçoivent le sang qui arrive au cœur et l’amènent dans les ventricules qui fonctionnent de manière coordonnée. Les ventricules propulsent le sang dans l’ensemble du corps (poumon, cerveaux et différents organes).
Figure 1: Anatomie et système de conduction cardiaque : Aorte 9. Valve aortique 2. Veine cave supérieure 3. Nœud sinusal 4. Oreillette gauche 5. Oreillette droite 6. Valve tricuspide 7. Veine cave inférieure 8. Ventricule droit 9. Valve aortique 10. Nœud atrio-ventriculaire 11. Valve mitrale 12. Faisceau de His 13. Branche gauche 14. Ventricule gauche 15. Muscle cardiaque 16. Branche droite
L’oreillette et le ventricule gauches (en rouge) reçoivent le sang que les poumons ont enrichi en oxygène. Le sang pauvre en oxygène, en provenance des veines, arrive dans l’oreillette et le ventricule droits (en bleu). Pour que le sang puisse être pompé, les cellules du muscle cardiaque doivent se contracter. Cette contraction est déclenchée premièrement par une impulsion électrique que délivre le nœud sinusal. Cette impulsion traverse successivement le nœud atrio-ventriculaire, le faisceau de His et les branches gauche et droite pour atteindre les ventricules.
Le cœur est un organe contractile, mais avant ça, le cœur est un organe électrique. On a besoin de l’électricité pour faire fonctionner notre cœur (de la même manière qu’on a besoin de l’électricité pour allumer notre voiture chaque fois). La fonction de pompage du cœur est régulée par des impulsions électriques (similaires à celles d’une bougie de voiture) qui sont générées par le nœud sino-auriculaire. En se propageant comme des ondes à la surface de l’eau dans les deux oreillettes, ces impulsions entraînent la contraction des oreillettes. Ce mécanisme pompe le sang vers les ventricules.
Les impulsions électriques poursuivent leur course jusqu’au nœud auriculo-ventriculaire, lequel se sépare en deux branches, gauche et droite. Le nœud AV agit comme un fil électrique qui distribue les impulsions électriques dans les deux branches simultanément, ce qui permet aux ventricules de se contracter en même temps et de propulser le sang dans le corps. Lorsque le cœur fonctionne normalement, ce cycle se répète de 50 à 150 fois par minute.
Fibrillation auriculaire
Chez un patient souffrant de fibrillation auriculaire, les impulsions électriques sont générées à l’extérieur du nœud sino-auriculaire, principalement dans les veines pulmonaires. Ces impulsions ont lieu dans les oreillettes de façon désordonnée et chaotique. Ces impulsions aléatoires trop nombreuses font en sorte que les battements du cœur sont irréguliers et parfois trop rapides. Ces impulsions occasionnent des battements irréguliers du cœur et interrompent la bonne circulation sanguine dans les oreillettes vers les ventricules.
Figure 2: La fibrillation auriculaire: La fibrillation auriculaire est causée par une multitude d’impulsions provoquant une sorte de «tempête» électrique dans les oreillettes.
Il y a plusieurs formes de fibrillation auriculaire :
- Paroxystique :Les épisodes de fibrillation auriculaire durent de quelques secondes à quelques jours.
- Persistante :Les épisodes de fibrillation auriculaire durent plus d’une semaine. En général, seul un traitement peut y mettre fin.
- Permanente :La fibrillation auriculaire est constante. Les divers traitements administrés n’ont pas permis de corriger l’anomalie et il est peu probable que le rythme cardiaque redevienne normal. En ce moment précis, on accepte que la maladie et chronique et sans possibilité de guérison.
Dans la plupart des cas, la fibrillation auriculaire est récurrente et évolutive, les courts épisodes spontanément résolutifs (paroxystiques) devenant plus longs (persistants) et nécessitant une cardioversion pour rétablir le rythme cardiaque normal ; elle peut également évoluer vers une forme permanente.
Causes de la fibrillation auriculaire
La fibrillation auriculaire est le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent : au-delà de 40 ans, la probabilité de présenter un jour une fibrillation auriculaire s’élève à 1 personne sur 4. Tout le monde peut souffrir de fibrillation auriculaire, mais cette affection est plus fréquente avec l’âge. La fibrillation auriculaire est une affection courante chez les personnes âgées. Elle touche environ une personne sur dix de plus de 80 ans.
Diverses affections cardiaques comme les valvulopathies, les crises cardiaques et l’insuffisance cardiaque peuvent causer la fibrillation auriculaire. Certaines personnes ayant des problèmes cardiaques congénitaux peuvent souffrir de fibrillation auriculaire au cours de leur vie.
D’autres problèmes de santé comme l’hypertension artérielle, le diabète, l’apnée du sommeil et les maladies pulmonaires peuvent accroître de manière significative le risque de fibrillation auriculaire. Dans bien des cas, on ne sait pas pourquoi une personne souffre de fibrillation auriculaire et on parle de fibrillation auriculaire idiopathique.
En absence de traitement adéquat, le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) est accru jusqu’à 5 fois.
Symptômes courants de la fibrillation auriculaire
Les symptômes associés à la fibrillation auriculaire sont les suivants :
- Rythme cardiaque rapide (palpitations) ou sensation de battements de cœur «manquants »;
- Difficulté à respirer (essoufflement);
- Étourdissements ou impression d’être sur le point de s’évanouir (malaise);
- Fatigue ou manque d’énergie;
- Douleurs, serrement ou pression au niveau de la poitrine;
- Anxiété, impression que quelque chose ne va pas.
Un grand nombre de personnes n’ont aucun symptôme.
En fait, en maîtrisant leurs symptômes de façon optimale, de nombreux patients ont une excellente qualité de vie.
Diagnostiquer la fibrillation auriculaire
Dans bien des cas, le diagnostic de la fibrillation auriculaire est établi lorsqu’un patient se présente chez son médecin ou au service des urgences avec des symptômes et un electrocardiogram est effectué pour confirmer le diagnostic. Dans d’autres cas, on détecte cette maladie au cours d’un examen courant.
Pour réaliser le bilan complet de la maladie, votre médecin passera en revue vos antécédents médicaux, procédera à un examen physique complet et vous fera passer des examens.
Les examens les plus couramment prescrits sont décrits ci-dessous.
- Électrocardiographie (ECG) :Cet examen, qui enregistre l’activité électrique de votre cœur pendant six secondes, permet de déterminer si l’anomalie du rythme cardiaque correspond à une fibrillation auriculaire.
- Moniteur Holter : Cet examen qui ressemble à l’ECG permet d’enregistrer l’activité électrique du cœur pendant une période habituellement de 24 heures. Les patients sont reliés à un petit appareil portatif qu’ils doivent transporter en bandoulière pendant un jour. Le moniteur Holter est utile si vous souffrez de fibrillation auriculaire de façon intermittente et que cette affection n’a pas été détectée à l’ECG.
- Enregistreur d’événements mobiles:Il s’agit d’un enregistreur mobile d’électrocardiogramme (ECG) de qualité médicale. La durée de l’enregistrement est déterminée par l’application avec une valeur par défaut de 30 secondes et une durée maximale de 5 minutes. L’application logicielle permet de stocker des milliers d’enregistrements sur votre tablette ou smartphone.
- Échocardiographie :Cet examen par ultrasons permet à votre médecin d’observer le fonctionnement contractile des cavités et des valvules de votre cœur.
Comme prendre son pouls manuellement
Placez deux doigts sur la partie intérieure de votre poignet, sous le pouce. Comptez le nombre de battements pendant 30 secondes. Multipliez le résultat par deux pour obtenir le nombre de battements par minute. Déterminez également si vos battements sont réguliers
Complications associées à la fibrillation auriculaire
Si elle n’est pas traitée, la fibrillation auriculaire peut entraîner de graves problèmes comme un accident vasculaire cérébral (AVC) ou une insuffisance cardiaque.
Accident vasculaire cérébral
Comme les oreillettes ne peuvent expulser le sang correctement, celui-ci s’y accumule et finit par coaguler a l’intérieure des oreillettes. Les contractions irrégulières des oreillettes peuvent induire la formation des caillots formés, qui migrent alors dans la circulation sanguine.
Si un caillot se rend jusqu’au cerveau, il peut se loger dans un vaisseau sanguin et interrompre l’apport en sang dans cette partie du cerveau, causant un accident vasculaire cérébral.
Dans de rares cas, ces caillots se logent ailleurs dans le corps et entraînent d’autres complications, comme une embolie artérielle systémique.
Figure 3: Formation d’un caillot de sang dans l’oreillette: La circulation sanguine dans l’oreillette en fibrillation, et surtout dans l’auricule, est tellement ralentie que le sang coagule. Un tel caillot de sang peut migrer dans le ventricule gauche, et de là dans l’aorte et finalement aussi dans les artères du cerveau (accident vasculaire cérébrale).
Insuffisance cardiaque
Si la fibrillation auriculaire n’est pas maîtrisée correctement, elle peut affaiblir le cœur et causer une insuffisance cardiaque.
L’insuffisance cardiaque survient lorsque le cœur a du mal à faire circuler le sang, ce qui entraîne une accumulation de liquide dans le corps. Cet excès de liquide peut faire enfler les chevilles et la partie inférieure des jambes ou entraîner des difficultés respiratoires et une fatigue extrême.
Autres complications
Chez certaines personnes, la fibrillation auriculaire entraîne une faiblesse, un épuisement ou des problèmes respiratoires. Si elle n’est pas maîtrisée, elle peut aussi causer des douleurs à la poitrine, des étourdissements et une fatigue extrême. La fibrillation auriculaire peut en outre être à l’origine d’épisodes de confusion chez les personnes âgées. Un bilan cardiaque pour exclure un trouble du rythme cardiaque est conseillé en cas d’épisodes de confusion.
Bien qu’ils ne mettent pas la vie en danger, ces symptômes peuvent limiter les activités de tous les jours et détériorer votre qualité de vie.
Une évaluation de la fibrillation auriculaire et de la réponse au traitement est conseillée en cas de fibrillation auriculaire.
Traiter la fibrillation auriculaire
La fibrillation auriculaire doit être traitée parce que :
- La fibrillation auriculaire peut détériorer votre qualité de vie et vous empêcher de vous livrer à vos activités courantes;
- La fibrillation auriculaire ralentit la circulation du sang dans le cœur, ce qui accroît le risque d’accumulation de sang et de formation de caillots sanguins. Si un caillot se retrouve dans la circulation sanguine, il peut causer un accident vasculaire cérébral.
Pour maîtriser correctement la fibrillation auriculaire, il faut suivre deux traitements :
- Le premier a pour but d’atténuer vos symptômespour que vous vous sentiez mieux (médicaments pour ralentir le cœur en fibrillation auriculaire);
- Le deuxième a pour but de réduire le risque d’accident vasculaire cérébral et d’autres complications. Seuls les anticoagulants peuvent réduire ce risque.
Il est aussi conseillé d’évaluer l’indication d’un traitement interventionnelle avec le but d’éliminer la fibrillation auriculaire : ablation de la fibrillation auriculaire.
Prise de médicaments pour atténuer les symptômes
Il y a deux traitements principaux pour les symptômes de la fibrillation auriculaire : le contrôle de la fréquence cardiaque, qui rétablit une fréquence normale, et le contrôle du rythme cardiaque, qui rétablit un rythme normal de votre cœur.
Le choix du traitement dépend de plusieurs facteurs, notamment les suivants :
- le type de fibrillation auriculaire (paroxystique, persistante ou permanente);
- les autres problèmes cardiaques ou de santé;
- les symptômes (intensité, qualité de vie après le diagnostic de la maladie);
- les préférences du patient.
Un grand nombre de patients doivent changer de traitement en cours de route en raison de l’évolution de leur affection.
Médicaments visant à contrôler la fréquence cardiaque
Ces médicaments visent à rétablir une fréquence cardiaque normale en réduisant le nombre d’impulsions électriques anormales qui arrivent dans le ventricule. La plupart des patients atteints de fibrillation auriculaire prennent ces médicaments. En voici quelques exemples :
- les bêtabloquants comme le Bisoprolol;
- les inhibiteurs des canaux calciques comme le Diltiazem;
- les glucosides cardiotoniques (ou digitaliques) comme la digoxine ;
Médicaments visant à contrôler le rythme cardiaque, les antiarythmiques
Ces médicaments visent à rétablir un rythme cardiaque normal. Les plus courants sont les suivants :
- l’amiodarone
- la flécaïnide
- le sotalol
Interventions visant à contrôler le rythme cardiaque
Les interventions les plus courantes pour traiter la fibrillation auriculaire sont la cardioversion électrique et l’ablation par cathéter.
Cardioversion électrique
Comme la défibrillation, cette intervention consiste à administrer une décharge électrique au cœur. Toutefois, dans la cardioversion électrique, l’intensité de la décharge est plus faible. Si vous devez subir une cardioversion, vous passerez la journée à l’hôpital. On vous donnera un médicament pour vous aider à dormir et à vous détendre. Lorsque le médicament fera effet, on placera les électrodes du défibrillateur sur votre poitrine et l’on vous administrera une faible décharge électrique. Vous ne vous souviendrez pas de la décharge et vous ne ressentirez aucune douleur. Une fois l’intervention terminée, votre médecin pourrait aussi vous prescrire un médicament qui contribuera à normaliser votre rythme cardiaque.
La cardioversion est une solution à court terme. Chez la plupart des patients ayant subi cette intervention, la fibrillation auriculaire réapparaîtra. Il n’agit pas d’un traitement définitif.
Figure 4: Cardioversion ou choc électrique
Ablation par cathéter
Au cours de cette intervention, on insère de petits fils dans une veine de l’aine pour les acheminer jusqu’aux parties du cœur d’où les impulsions électriques sont origines (veines pulmonaires). Lorsque les fils sont au bon endroit, des ondes de radiofréquence ou de cryothérapie sont appliquées afin de détruire de petites zones de tissus à l’origine de l’anomalie.
Il y a deux types de techniques d’ablation de fibrillation auriculaire :
La radiofréquence
La radiofréquence est un courant électrique d’intensité parfaitement maitrisée et réglable. La radiofréquence crée au contact du cathéter une brûlure superficielle mais qui peut traverser le tissu cardiaque en profondeur. Des applications d’environ 20 à 30 secondes sont réalisées pour obtenir une lésion efficace, avec une intensité adaptée aux différentes zones ciblées. VIDEO
La cryothérapie
La cryothérapie provoque la lésion par le refroidissement du tissu à très basse température. Elle est indolore et présente l’intérêt d’une lésion initialement réversible à température moyennement abaissée (- 40 °C). VIDEO
Comme pour toute intervention médicale, il y a des bienfaits et des risques associés à l’ablation par cathéter. Si on compare les médicaments et le traitement interventionnelle (par ablation), les études publiés par la collaboration Cochrane montrent que par rapport aux participants sous antiarythmiques, les participants traités par ablation par cathéter étaient plus susceptibles d’être débarrassés des fibrillations auriculaires et présentaient un risque réduit d’être hospitalisés en raison de troubles cardiaques et de nécessiter une cardioversion après 12 mois. (LINK )
Dans ce contexte, et selon votre état clinique, les risques et les avantages de votre situation, votre cardiologue vous proposera le meilleure traitement pour votre fibrillation auriculaire.
Avant l’une ou l’autre de ces interventions, votre médecin vous fournira plus de renseignements et répondra à vos questions.
Réduction du risque d’AVC et d’autres complications
Évaluation du risque d’AVC et de saignement
Les médicaments qui visent à prévenir la formation de caillots réduisent le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) causé par un caillot. Le type de médicament administré dépend du risque d’AVC et de saignement.
Les personnes souffrant d’insuffisance cardiaque, d’hypertension ou de diabète sont plus susceptibles d’être victimes d’un AVC. Si vous avez 65 ans ou plus, ou si vous avez déjà eu un AVC ou un accident ischémique transitoire (AIT), le risque de récidive augmente. Il faut également tenir compte de votre risque de saignement, car ces médicaments peuvent causer un saignement.
Les personnes ayant des problèmes hépatiques ou rénaux, ou souffrant d’hypertension risquent davantage de saigner. De plus, votre risque de saignement est plus élevé si vous prenez certains médicaments ou si vous buvez de l’alcool régulièrement.
Votre médecin tiendra compte de tous ces facteurs pour déterminer le meilleur moyen de réduire votre risque d’AVC.
Signes d’un AVC
Le risque d’AVC est jusqu’à cinq fois plus élevé chez les personnes souffrant de fibrillation auriculaire. Il est important de connaître les signes d’un AVC :
- Faiblesse : Affaiblissement soudain ou engourdissement soudain du visage, d’un bras ou d’une jambe, même s’il est temporaire.
- Difficulté à parler : Difficulté soudaine à parler ou à comprendre, ou confusion soudaine, même si elle est temporaire.
- Troubles de la vue : Trouble soudain de la vue, même s’il est temporaire.
- Mal de tête : Mal de tête intense, soudain et inhabituel.
- Étourdissement : Perte d’équilibre soudaine, surtout si elle s’accompagne d’un des signes ci-dessus.
Médicaments
Anticoagulants
Il se peut que votre médecin vous prescrive un anticoagulant afin d’empêcher la coagulation du sang dans votre cœur.
Les anticoagulants n’éclaircissent pas le sang; ils évitent la formation de caillots. Le type d’anticoagulant qui vous sera prescrit dépend des autres affections dont vous souffrez et de votre risque global d’AVC.
Les anticoagulants sont très efficaces pour réduire le risque d’AVC; ils sont indiqués chez presque toutes les personnes souffrant de fibrillation auriculaire.
Dans certains cas, il faut effectuer des analyses de sang au début du traitement afin de déterminer la dose d’anticoagulants qui convient le mieux au patient.
Le tableau suivant énumère les anticoagulants les plus courants. Lorsque votre médecin aura déterminé le médicament qui vous convient le mieux, il vous fournira plus de renseignements à ce sujet et pourra répondre à vos questions.
Votre pharmacien peut lui aussi vous fournir des renseignements au sujet de vos médicaments.
Type de médicament | Exemples |
Anticoagulants | Acénocoumarol (Sintrom)
Apixaban (Eliquis) Dabigatran (Pradaxa) Édoxaban (Lixiana) Rivaroxaban (Xarelto) |
Mises en garde
Si vous prenez un anticoagulant, votre risque de saignement augmente.
Voici quelques conseils pour éviter les saignements :
- Utilisez une brosse à dents souple;
- Évitez les sports de contact et les activités où les blessures sont fréquentes;
- Traitez les coupures et les ecchymoses comme d’habitude. Toutefois, si le saignement ne s’arrête pas, consultez un médecin sur-le-champ.
Avant tout traitement dentaire, dites à votre dentiste que vous prenez un anticoagulant.
Ayez en votre possession la liste de vos médicaments en tout moment afin que tout médecin ou autre professionnel de la santé sache que vous prenez ce type de médicament.
Consultez un professionnel de la santé dans les cas suivants :
- Saignement considérable;
- Urine rouge, foncée ou de couleur café ou cola;
- Selles rouges ou ressemblant à du goudron;
- Saignement du nez ou des gencives qui perdure;
- Vomissements de couleur café ou rouge vif;
- Présence de rouge dans les crachats quand vous toussez;
- Coupure qui saigne toujours après dix minutes;
- Chute ou blessure grave à la tête;
- Étourdissement ou faiblesse inexplicable.
Vivre avec la fibrillation auriculaire
La fibrillation auriculaire est une maladie chronique, mais les traitements modernes permettent aux personnes qui en souffrent d’avoir une excellente qualité de vie.
Comme c’est le cas pour tout problème de santé, la fibrillation auriculaire peut perturber la vie de tous les jours et engendrer des frustrations, car elle peut vous indisposer, limiter vos activités quotidiennes, être accaparante et diminuer votre énergie.
Attendez-vous à partager des sentiments et des émotions très divers pendant que vous apprendrez à vivre avec la fibrillation auriculaire.
Que faire si vous avez des symptômes
Si votre rythme cardiaque est irrégulier ou rapide, ou si vous avez des étourdissements :
- Asseyez-vous ou étendez-vous immédiatement;
- Demandez l’aide de votre famille, d’un aidant ou d’un voisin;
- Prenez votre pouls pour déterminer s’il est rapide, régulier ou irrégulier.
Dans la plupart des cas, les symptômes s’arrêteront eux-mêmes en peu de temps et vous pourrez reprendre vos activités. Un grand nombre de patients disent que quand ils ressentent des symptômes, il leur suffit de se reposer un peu pour se sentir mieux.
Si vous avez des étourdissements qui perdurent, si vous êtes essoufflé ou si vous avez des douleurs à la poitrine, composez rapidement le 112 (dans toute l’Europe) afin qu’une ambulance vous transporte au service des urgences le plus proche.
Gestion des médicaments et fibrillation auriculaire
Nouveaux médicaments
Il se peut que vous deviez prendre de nouveaux médicaments pour traiter votre fibrillation auriculaire. N’oubliez pas d’informer votre médecin généraliste ou cardiologue des médicaments et des suppléments que vous prenez déjà afin qu’il puisse vous prescrire un médicament qui vous convient.
Lorsque vous ferez recevrez votre ordonnance, n’oubliez pas d’obtenir les renseignements suivants de votre cardiologue :
- le nom du médicament;
- la raison pour laquelle il vous a été prescrit;
- quand et comment vous devez le prendre;
- pendant combien de temps vous devrez le prendre;
- les effets secondaires du médicament;
- les moyens d’atténuer les effets secondaires.
Utilisez la même pharmacie pour toutes vos ordonnances.
Dressez la liste de vos médicaments et ayez-la toujours à portée de la main. Inscrivez le nom de tous vos médicaments que vous prenez. Notez également vos allergies, les vaccins que vous avez reçus et le numéro de téléphone de votre pharmacie et médecin.
Passez cette liste en revue régulièrement avec votre médecin ou votre pharmacien.
Suivez les directives de votre médecin quand vous prenez vos médicaments. Si vous avez des préoccupations au sujet de vos médicaments, parlez-en ouvertement à votre médecin. Si un médicament a des effets secondaires désagréables, parlez-en à votre généraliste ou cardiologue. Il pourra peut-être le remplacer par un autre.
Les conseils suivants vous seront utiles pour ne pas oublier de prendre vos médicaments :
- Régularité : Prenez vos médicaments à la même heure chaque jour;
- Associez la prise de vos médicaments à des activités quotidiennes (p. ex., les repas, le brossage de dents, le coucher);
- Pilulier : Utilisez un pilulier muni de compartiments pour différentes périodes de la journée.
- Réserve : Gardez une réserve de comprimés pour une journée dans votre sac à main ou au bureau;
- Simplifier: S’il est trop compliqué de prendre vos médicaments, demandez à votre médecin s’il peut vous prescrire des médicaments plus simples à prendre;
- Anticiper : Prenez note sur votre calendrier de la date où vous devez renouveler votre ordonnance.
Tirer le maximum de vos rendez-vous chez le cardiologue
- Apportez votre liste de médicaments pour la passer en revue avec votre cardiologue.
- Dressez la liste des questions que vous voulez poser et des préoccupations dont vous voulez discuter.
- Demandez à un membre de votre famille ou à un ami de vous accompagner et de prendre des notes si necessaire.
- N’hésitez pas à poser des questions si quelque chose n’est pas clair pour vous.
Vous voudrez peut-être discuter avec votre cardiologue des questions suivantes :
- Votre retour au travail ou la reprise de la conduite automobile;
- Les symptômes inhabituels que vous avez éprouvés;
- Des changements de médicaments ou les effets secondaires des médicaments;
- Les activités à éviter;
- Les rendez-vous de suivi.
Santé sexuele et fibrillation auriculaire
L’activité sexuelle est un aspect important de la qualité de vie et, dans bien des cas, une source d’inquiétude pour les patients et leur partenaire. Les craintes et les préoccupations au sujet de la fibrillation auriculaire peuvent nuire temporairement à la spontanéité et rendre l’expérience sexuelle moins agréable pour votre parteinaire et pour vous. Dans ce contexte, il est extrêmement rare que la fibrillation auriculaire interdise les relations sexuelles.
Il peut être difficile de parler de sexualité. Toutefois, n’oubliez pas que votre cardiologue a l’habitude de discuter de questions délicates et qu’il sera heureux de vous informer et de vous conseiller en la matière. Si vous avez des inquiétudes à ce sujet, n’hésitez pas à lui en parler.
Mener une vie saine avec la fibrillation auriculaire
Alimentation
Certains aliments peuvent interagir avec des médicaments que vous prenez pour traiter la fibrillation auriculaire. Si vous prenez du Sintrom, demandez à votre médecin, diététiste et pharmacien quels sont les aliments à éviter. Si vous prenez du Xarelto, Eliquis, Lixiana ou Pradaxa, il faut pendre le médicament toujours pendant le repas.
Chez certaines personnes, l’alcool peut déclencher un épisode de fibrillation auriculaire. Si cela se produit, il est préférable de limiter leur consommation.
12 conseils pour une saine alimentation
Choisir des aliments sains ne devrait pas être compliqué. Voici quelques conseils pour vous mettre sur la bonne voie.
- “Mangez de tout, avec modération”. Ne pas dépassez vos besoins caloriques : Notre alimentation est souvent trop riche par rapport à nos besoins, qui dépendent de l’activité physique fournie dans la journée, du sexe, et de l’âge. En règle générale, un repas est suffisant en quantité lorsque le sentiment de satiété est atteint .
- Essayez l’alimentation méditerranéenne : l’alimentation méditerranéen a pour but d’allonger l’espérance de vie en préservant des maladies cardiovasculaires ainsi que des risques de cancer. Il s’inspire directement des habitudes alimentaires qu’avaient traditionnellement les populations du pourtour méditerranéen. Il favorise la consommation de végétaux, de graisses de qualité et de céréales complètes. Par contre, la viande rouge, le sucre et les produits industriels y ont une place très limitée.
- Cuisinez plus souvent à la maison. En cuisinant à la maison, il est plus facile d’éviter les aliments transformés. Un repas à la maison peut être aussi simple que des œufs brouillés, une rôtie de grains entiers et quelques tranches de tomate et de concombre.
- Votre façon de manger est aussi importante que ce que vous mangez. Prenez le temps de savourer le moment des repas et les aliments que vous mangez! Ne faites pas plusieurs choses à la fois. Et évitez les distractions, comme l’ordinateur ou la télévision, pendant les repas. Asseyez-vous et profitez de votre repas à table. Si vous vivez avec d’autres personnes, faites du repas en famille une priorité.
- Adoptez une alimentation intuitive. Mangez quand vous avez faim et arrêtez-vous quand vous êtes rassasié. Écoutez votre corps.
- Mangez à intervalles réguliers. Déjeuner dans les 2 heures suivant votre réveil. N’attendez pas trop longtemps entre les repas. C’est plus difficile de faire des choix sains quand vous êtes affamé.
- Prévoyez des collations saines comme. Des craquelins au blé entier accompagnés de beurre d’arachide ou de houmous, un fruit et quelques noix non salées ou encore des bleuets congelés et du yogourt nature.
- Mangez une variété de fruits et de légumes à chaque repas. Dégustez des légumes ou des fruits entiers aux couleurs vives. Frais ou congelés, essayez-les d’une multitude de façons — crus, grillés ou sautés.
- Consommez des grains entiers plus souvent. Adoptez le riz brun, les pâtes de blé entier, le pain de seigle noir ou l’avoine. Essayez d’intégrer un nouvel aliment, comme du quinoa, du boulgour ou de l’orge, à votre soupe, votre salade ou votre plat mijoté.
- Mangez du poisson au moins deux fois par semaine. La truite, le saumon, le thon et les sardines sont des choix savoureux et bon pour votre santé. Essayez-les frais préférablement, mais aussi congelés ou en boîte.
- Intégrez plus souvent à vos repas des légumineuses comme les haricots, les pois chiches, les lentilles, les noix et les graines. Ajoutez-en à vos salades, vos soupes et vos plats d’accompagnement, tels le riz, le quinoa ou le couscous. Les légumineuses peuvent remplacer la viande dans vos repas.
- N’ayez pas peur du gras. Vous avez besoin de gras pour être en santé, et ça ajoute de la saveur à vos plats. Utilisez des gras d’origine végétale, comme l’huile d’olive principalement.
Hypertension artérielle et fibrillation auriculaire
Il est très important de traiter et de maîtriser l’hypertension artérielle si vous souffrez de fibrillation auriculaire. Suivez nos conseils pour une alimentation saine. Prenez vos médicaments contre l’hypertension régulièrement.
Diabète et prédiabète et fibrillation auriculaire
Un grand nombre de recherches indiquent que les personnes souffrant à la fois de fibrillation auriculaire et de diabète ou de prédiabète présentent un risque encore plus élevé d’AVC. Il est très important de maintenir votre glycémie (taux de sucre dans le sang) à un niveau stable et à l’intérieur des valeurs cibles.
Il est important d’effectuer un dosage de l’hémoglobine A1c (HbA1c) tous les trois à six mois et de discuter de ces résultats avec votre médecin. Votre taux d’HbA1c ne devrait pas dépasser 7 %. Si vous avez du mal à atteindre cet objectif en modifiant votre style de vie, il se peut que votre médecin vous prescrive un médicament pour traiter le diabète.
Pour plus de renseignements sur le diabète et le maintien d’une glycémie normale, communiquez avec votre médecin.
Activité physique pour les malades souffrant une fibrillation auriculaire
Vous vous demandez peut-être si vous pouvez faire de l’exercice. On sait maintenant que la pratique régulière d’une activité physique a des effets bénéfiques pour les personnes souffrant de fibrillation auriculaire et est très importante pour tous les aspects de la santé cardiaque.
Avant de recommencer à faire de l’exercice régulièrement, consultez votre cardiologue. Selon votre état de santé général et les médicaments qui vous ont été prescrits, vous devrez peut- être faire des test (ECG et echocardiographie) et prendre certaines précautions.
Si votre cardiologue vous autorise à faire de l’exercice, allez-y graduellement. Visez 30 minutes d’exercice de quatre à sept jours par semaine. L’important, c’est la durée de votre séance d’exercice et non la vitesse ou la distance parcourue. Commencez avec des exercices qui vous semblent raisonnables et faciles à gérer. Augmentez la durée progressivement au fil des semaines.
Il est important de faire de l’exercice à la bonne intensité. Faites de l’exercice à intensité moyenne de manière à renforcer votre cœur et à améliorer la circulation. Vous pouvez utiliser le degré de la perception de l’effort pour déterminer l’intensité de vos exercices.
Si vous craignez que l’exercice déclenche un épisode de fibrillation auriculaire, demandez à votre cardiologue de vous parler du programme de réadaptation cardiaque. Vous serez peut-être plus à l’aise de recommencer à faire de l’exercice sous la supervision des spécialistes de la réadaptation cardiaque, lesquels pourront vous conseiller. Nous pouvons vous aider à trouver un programme d’entraînement adéquat, même si vous ne résidez pas dans la région de Bruxelles.
Usage du tabac et fibrillation auriculaire
La nicotine stimule le cœur et peut déclencher un épisode de fibrillation auriculaire. Si vous fumez, arrêtez.
Cesser de fumer est la mesure la plus importante que vous puissiez prendre pour améliorer votre santé cardiaque.
Stress et fibrillation auriculaire
Dans certaines situations, un événement stressant peut déclencher un épisode de fibrillation auriculaire. Il est impossible d’éliminer toutes les sources de stress dans la vie. Toutefois, il est possible de modifier la perception de l’événement stressant, ce qui influence son effet sur la santé.
Faites de l’exercice. La pratique régulière d’exercices à faible impact et d’intensité modérée tous le jours atténue l’anxiété et la dépression.
Dotez-vous d’un réseau de soutien et faites-y appel. Demandez conseil à votre famille et vos amis.
Suivez un programme de gestion du stress et apprenez à repérer les causes du stress et ses effets sur vous.
Un programme de gestion du stress est axé sur l’acquisition de compétences et l’apprentissage de techniques qui vous aideront à mieux gérer le stress. Habituellement, elles couvrent divers sujets, dont les suivants :
- Techniques de respiration;
- Techniques de méditation;
- Affirmation de soi;
- Identification et modification des pensées négatives;
- Stratégies pour mieux dormir.
- Amélioration de votre santé émotionnelle
10 conseils pour votre santé émotionnelle et la fibrillation auriculaire
- Connaissez les éléments déclencheurs d’une crise de fibrillation auriculaire. En connaissant bien ce qui vous met en colère, ce qui vous rend triste ou anxieux, vous pourrez mieux vous préparer.
- Nommer vos émotions.En nommant vos émotions, vous en prenez mieux conscience et vous vous donnez le choix de votre réaction.
- Ne pas juger ses émotions.Porter un jugement sur les émotions que l’on ressent ne fait qu’empirer la situation.
- Soyez attentifs. Portez attention à votre environnement et prenez conscience de vos pensées et de vos émotions.
- Faites bouger votre corps.L’activité physique fait baisser le niveau d’anxiété en plus d’avoir un effet positif sur l’humeur et sur l’estime de soi.
- Parlez à un proche. Prenez le temps de parler à une personne et d’établir des liens.
- Dormez bien.Le sommeil est crucial pour votre corps et votre esprit.
- Ne vous mettez pas trop de pression. Cessez de vous répéter que vous devriez faire ceci ou cela.
- Faites ce qui vous procure du bonheur.Prenez le temps de faire ce qui vous rend heureux.
- Respirer profondément.Respirer profondément permet de relaxer votre corps et d’abaisser votre rythme cardiaque et votre pression artérielle.