Définition
L’hypertension artérielle (HTA) correspond à une pression du sang sur la paroi des artères anormalement élevée, persistante lorsque le sujet est au repos. Lorsque la pression artérielle est trop élevée, le cœur doit fournir plus d’efforts pour pomper le sang à travers les vaisseaux sanguins et le redistribuer. Par conséquent, l’hypertension artérielle constitue un risque majeur d’accident cardiovasculaire, infarctus, insuffisance cardiaque…etc.
Fréquence
L’hypertension artérielle est l’affection cardiovasculaire la plus fréquente dans le monde. Près d’un adulte sur trois est hypertendu. Bien que l’HTA touche autant d’hommes que de femme, sa fréquence augmente avec l’âge. En effet, 40 % des adultes de 65 ans sont hypertendus et 90 % des plus de 85 ans le sont aussi.
La mesure de la tension artérielle
Le cœur agit comme une pompe qui propulse le sang dans toutes les artères, permettant un apport constant en énergie et en oxygène à l’ensemble de l’organisme. Le sang propulsé exerce une pression sur la paroi des artères. Cette pression est appelée tension artérielle et est historiquement mesurée en millimètres de mercure (mmHg).
La pression artérielle s’exprime par 2 valeurs :
– La pression artérielle systolique (PAS) : pression mesurée au moment où le cœur se contracte (systole) et éjecte le sang dans le réseau artériel (c’est la pression maximale du sang)
– La pression artérielle diastolique (PAD) : pression mesurée au moment où le cœur se remplit (c’est la pression minimale du sang).
La pression artérielle n’est pas constante, elle fluctue au cours de la journée. Elle est plus basse en position allongée pendant le sommeil et le repos et est plus élevée en position debout au cours de la journée. Plusieurs paramètres peuvent faire varier la pression artérielle tels que l’activité physique, le froid, un choc émotionnel, le stress, etc …
La mesure de la pression artérielle est un examen rapide, facile et indolore. Il doit être réalisé après 5 minutes de repos au minimum, en position assise ou allongée.
Les valeurs doivent être constatées après plusieurs mesures lors d’une même consultation et lors de consultations successives (à minima 3) sur une période de 3 à 6 mois maximum avant d’établir un diagnostic d’hypertension. Le traitement n’est pas systématique.
Symptômes
Au départ, l’hypertension artérielle est silencieuse et ne s’accompagne d’aucun symptôme. Elle est bien souvent diagnostiquée tardivement et peut être découverte fortuitement lors d’un examen médical pour un autre motif. Cependant, certains symptômes peu spécifiques doivent alerter sur ce risque, notamment :
- Maux de tête permanents ou culminant le matin au réveil
- Vertiges
- Troubles de la vue
- Palpitations cardiaques
- Suées
- Saignements de nez
- Bourdonnements d’oreille
- Sensation de mouches volantes devant les yeux
- Nervosité
- Insomnies
- Engourdissements ou des fourmillements dans les pieds et les mains.
Diagnostic
Le diagnostic de l’HTA est réalisé par la mesure de la pression artérielle qui doit s’effectuer au moins deux fois de suite au cours de la même consultation, après un repos de plusieurs minutes, et en position assise ou couchée.
La confirmation du diagnostic nécessite de nouvelles mesures lors de consultations rapprochées (environ 3 consultations en 3 à 6 mois). Dans le cas d’une hypertension artérielle avérée, des examens médicaux complémentaires permettent d’évaluer les répercussions éventuelles sur le cœur, les vaisseaux ou les reins.
Figure 1. Un dépistage annuel est recommandé dès 40 ans, mais dans le cas où un parent a présenté une hypertension artérielle avant l’âge de 50 ans, il est recommandé de réaliser une mesure de la pression artérielle dès l’âge de 20 ans.
Risques liés à l’hypertension artérielle
L’hypertension artérielle est l’un des principaux facteurs de risque des maladies cardiovasculaires. Elle entraine une rigidification de la paroi des artères, du fait de l’augmentation de pression mécanique. Le phénomène favorise ainsi l’apparition ou l’aggravation de plaques d’athérome.
Les artères irriguant le cerveau (carotide), le cœur (coronaires), les reins ou les membres inférieurs étant les plus fréquemment touches par la hypertension artérielle qui augmente les risques de maladies cardiovasculaires :
1. Accident vasculaire cérébral
2. Cardiopathie ischémique (angine de poitrine, infarctus du myocarde)
3. Artériopathie des membres inférieurs (rétrécissement des artères qui irriguent les jambes)
4. Insuffisance rénale chronique pouvant nécessiter à terme une dialyse.
Causes de l’hypertension artérielle
Il existe plusieurs facteurs de risque pouvant favoriser l’apparition de l’hypertension artérielle:
1. Âge (le principal facteur de risque)
2. Surpoids ou l’obésité
3. Sédentarité
4. Alimentation (excès en sel, apports insuffisants en potassium, en fruit et en légumes)
5. Forte consommation d’alcool
6. Activité physique insuffisante
7. Tabac
8. Mauvaise gestion du stress
9. Origine ethnique : les populations situées dans les régions africaines sont les plus à risque
10. Antécédents familiaux : le risque est plus élevé si des membres de la famille ont une hypertension.
Dans la grande majorité des cas, aucune cause connue ne peut expliquer l’apparition de l’hypertension artérielle. Elle est dite « essentielle » et apparaît le plus souvent insidieusement.
Traitements de l’hypertension artérielle
Les objectifs de baisse de la tension nécessitent la prise en charge de l’hypertension artérielle à proprement dit, mais prennent également en compte le traitement de tous les facteurs de risque associés. La prise en charge de l’hypertension artérielle s’effectue à deux niveaux :
- Par des mesures hygiéno-diététiques:
-
- La pratique d’une activité physique modérée (au moins 30 minutes par jour)
- Une modération des apports en sel et de la consommation d’alcool
- Une régulation du poids (perte de poids si cela s’avère nécessaire)
- Un équilibre du régime alimentaire
- L’arrêt de la consommation de tabac.
- Par un traitement médicamenteux.